Poème +Ebloui - 21 Poèmes sur +Ebloui


21 poèmes


Phonétique : ! : ; ? à ah çà ha haï hâté hi ho hué thé yé-yé


Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je
respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je
vois se dérouler des rivages heureux
Qu
'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;

Une
île paresseuse où la nature donne
Des
arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des
hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et
des femmes dont œil par sa franchise étonne.

Guidé
par ton odeur vers de charmants climats,
Je
vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor
tout fatigués par la vague marine,

Pendant
que le parfum des verts tamariniers,
Qui
circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se
mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Parfum exotique
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 1001 votes


Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô
beauté ? Ton regard, infernal et divin,
Verse
confusément le bienfait et le crime,
Et
l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu
contiens dans ton œil le couchant et l'aurore ;
Tu
répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes
baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui
font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu
du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le
destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu
sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et
tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu
marches sur des morts, beauté, dont tu te moques ;
De
tes bijoux l'horreur n'est pas le moins charmant,
Et
le meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur
ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L
'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite
, flambe et dit : bénissons ce flambeau !
L
'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A
l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que
tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô
beauté ! Monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si
ton œil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D
'un infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De
Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou sirène,
Qu
'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme
, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L
'univers moins hideux et les instants moins lourds ?
Hymne à la beauté
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 1084 votes