Poème +Beau - 150 Poèmes sur +Beau
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Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poèmeA Cassandre
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
Mignonne, allons voir si la rose
Poèmes de Pierre de Ronsard
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Ode
Je n'ai repos ni nuit ni jour,
Je brûle, et je me meurs d'amour,
Tout me nuit, personne ne m'aide,
Le mal m'ôte le jugement,
Et plus je cherche de remède,
Moins je trouve d'allégement.
Je suis désespéré, j'enrage,
Qui me veut consoler m'outrage,
Si je pense à ma guérison,
Je tremble de cette espérance,
Je me fâche de ma prison,
Et ne crains que ma délivrance.
Orgueilleuse et belle qu'elle est,
Elle me tue, elle me plaît,
Ses faveurs qui me sont si chères
Quelquefois flattent mon tourment,
Quelquefois elle a des colères
Qui me poussent au monument.
Mes amoureuses fantaisies,
Mes passions, mes frénésies,
Qu'ai-je plus encore à souffrir ?
Dieux, destins, amour, ma maîtresse,
Ne dois-je jamais ni guérir
Ni mourir du trait qui me blesse ?
Mais suis-je point dans un tombeau ?
Mes yeux ont perdu leur flambeau,
Et mon âme Iris l'a ravie ;
Encor voudrais-je que le sort
Me fît avoir plus d'une vie
Afin d'avoir plus d'une mort.
Plût aux dieux qui me firent naître
Qu'ils eussent retenu mon être
Dans le froid repos du sommeil,
Que ce corps n'eût jamais eu d'âme,
Et que l'Amour ou le Soleil
Ne m'eussent point donné leur flamme.
Tout ne m'apporte que du mal,
Mon propre démon m'est fatal,
Tous les astres me sont funestes,
J'ai beau recourir aux autels,
Je sens que pour moi les célestes
Sont faibles comme les mortels.
Ô destins ! tirez-moi de peine,
Dites-moi, si cette inhumaine
Consent à mon affliction :
Je bénirai son injustice
Et n'aurai d'autre passion
Que de courir à mon supplice.
Las ! je ne sais ce que je veux,
Mon âme est contrainte à mes voeux,
Ce que je crains je le demande,
Je cherche mon contentement,
Et quand j'ai du mal j'appréhende
Qu'il finisse trop promptement.
Je n'ai repos ni nuit ni jour
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