Poème Cie - 153 Poèmes sur Cie
153 poèmes
Phonétique : c c.-à-d ce ceci cédé ces cet ci ci-haut ciao Cie cité côté ct
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poèmeMon éternel amour, te voici revenue.
Voici contre ma chair, ta chair brûlante et nue.
Et je t’aime, et j’ai tout pardonné, tout compris ;
Tu m’as enfin rendu ce que tu m’avais pris.
J’oublie en tes doux bras qu’il fut des jours haïs,
Que tu m’abandonnas et que tu me trahis.
Qu’importe si jadis le caprice des heures
Sut t’entraîner vers les amours inférieures ?
Qu’importe un être vil ? Son nom soit effacé !
Je ne me souviens plus de ce mauvais passé.
Je ne me souviens plus que de ta face pâle
Lorsque tu fis le don suprême, dans un râle
Et voici, comme hier, ton corps entre mes bras.
Ordonne, je ferai tout ce que tu voudras.
Comment ne point bannir toute ancienne querelle
Et ne point pardonner, en te voyant si belle ?
Comment ne pas t’étreindre et ne pas abolir
Le souci, l’amertume et le long souvenir,
Et n’aimer point la nuit qui voit nos chairs liées,
Et mourantes d’amour et réconciliées ?
Réconciliées
Poèmes de Renée Vivien
Citations de Renée Vivien
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 809 votes
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poèmePendant longtemps, je fus clouée au pilori,
Et des femmes, voyant que je souffrais, ont ri.
Puis, des hommes ont pris dans leurs mains une boue
Qui vint éclabousser mes tempes et ma joue.
Les pleurs montaient en moi, houleux comme des flots,
Mais mon orgueil me fit refouler mes sanglots.
Je les voyais ainsi, comme à travers un songe
Affreux et dont l’horreur s’irrite et se prolonge.
La place était publique et tous étaient venus,
Et les femmes jetaient des rires ingénus.
Ils se lançaient des fruits avec des chansons folles,
Et le vent m’apportait le bruit de leurs paroles.
J’ai senti la colère et l’horreur m’envahir.
Silencieusement, j’ai appris à les haïr.
Les insultes cinglaient, comme des fouets d’ortie.
Lorsqu’ils m’ont détachée enfin, je suis partie.
Je suis partie au gré du vent. Et depuis lors
Mon visage est pareil à la face des morts.
Le Pilori
Poèmes de Renée Vivien
Citations de Renée Vivien
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 853 votes